• Entrepreneuriat

    L’entrepreneuriat (ou, selon une orthographe un peu moins courante, entreprenariat) est notamment l’action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'uneentreprise. L’entrepreneuriat est une activité difficile et bon nombre de projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas. Les formes d’entrepreneuriat varient selon le type d’organisation qui est mis en place. L’entrepreneuriat peut être une activité qui crée de nombreux emplois.

    Sommaire

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    Enjeux de l'entrepreneuriat[modifier]

    Beaucoup de créations d’entreprises « à haut potentiel » font appel au capital risque ou à desBusiness angels pour développer leur activité. De nombreuses structures existent aujourd’hui pour conseiller les entrepreneurs potentiels telles que les cabinets de conseil en création d'entreprise, des agences gouvernementales (comme Oséo en France), des incubateurs, des pépinières d’entrepriseset certaines organisations non gouvernementales.

    La compréhension que nous avons de l’entrepreneuriat doit beaucoup à l’économiste Joseph Schumpeter ainsi qu’à l’école autrichienne. Pour Schumpeter (1950), un entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovationréussie. L’entrepreneuriat conduit à une « destruction créatrice » dans les marchés et les secteurs de l’économie parce que de nouveaux produits et modèles économiques arrivent et remplacent les anciens. Ainsi, la destruction créatrice est à l’origine du dynamisme industriel et de la croissance à long terme.

    Pour K. Knight (1967) et Peter Drucker (1970), l’entrepreneuriat consiste à prendre des risques. L’entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée. Une autre définition de l’entrepreneuriat décrit le processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation d’occasions. Ainsi un entrepreneur peut être défini comme « quelqu’un qui agit non en fonction des ressources qu’il contrôle actuellement, mais qui poursuit inlassablement une occasion » (Jeffry Timmons).

    G. Pinchot (1985) introduit le terme d' Intrapreneuring (transposé en « intrapreneuriat » en français) pour décrire les activités entrepreneuriales au sein même d’une grande organisation.

    Pour Verstraete et Fayolle (2005), quatre paradigmes permettent de cerner le domaine de recherche en entrepreneuriat : la création d'une organisation (non réduite à la seule création d'entreprise, les expressions « émergence organisationnelle » ou « impulsion d'une organisation » étant plus appropriées), la détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires, la création de valeur, l'innovation. Ces paradigmes peuvent se combiner, plutôt que s'opposer. Le premier est le plus caractéristique de l'entrepreneuriat, mais ne peut se penser sans les trois autres, qu'il peut incorporer. Le paradigme de l'innovation est le plus contestable, puisque certains phénomènes entrepreneuriaux ne sont pas innovants. Pour autant, certains, comme Paturel (2007) proposent de dépasser ces querelles paradigmatiques en proposant une definition syncrétique de l’entrepreneuriat. Celui-ci « est, à partir d’une idée, l’exploitation d’une opportunité dans le cadre d’une organisation impulsée, créée de toute pièce ou reprise dans un premier temps, puis développée ensuite, par une personne physique seule ou en équipe qui subit un changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d’une valeur nouvelle ou à l’économie de gaspillage de valeur existante » (Paturel, 2007). Dans cette perspective, l’entrepreneuriat est indissociable de l’approche projet.

    Caractéristiques de l’entrepreneuriat[modifier]

    • Il y a un leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine des faits économiques.
    • Dans l’esprit de cet entrepreneur il y a une vision de l’avenir qui est préférable à celle de l’état présent.
    • Tout au long d’un processus partiellement conscientisé d’intuitions et de perspicacité qui trouvent leurs racines dans l’expérience, l’entrepreneur développe une vision ainsi qu’une stratégie afin de la mettre en pratique
    • Cette vision est mise en œuvre rapidement et avec enthousiasme par l’entrepreneur. Le travail réalisé peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de rendre service à la société.

    L'entrepreneuriat social[modifier]

    Classiquement l'entrepreneur s'engage dans des activités lucratives et devient chef d'entreprise. Depuis quelques décennies une nouvelle catégorie d'entrepreneurs dispose d'une visibilité grandissante, les entrepreneurs sociaux. Les entreprises qu'ils créent n'ont pas une finalité lucrative mais une finalité sociale : il s'agit de répondre à des besoins sociaux peu ou pas couverts par le marché. Citons à titre d'exemple Muhammad Yunus, fondateur du système du micro-crédit et de la banque GrameenFlorence Nightingale, pionnière des soins infirmiers modernes, Maria Montessori qui a créé une école fondée sur une nouvelle approche des besoins pédagogiques.

    Voir l'article détaillé: Entrepreneuriat social

     

    Voir aussi[modifier]

    Articles connexes[modifier]

    Liens externes[modifier]

    Bibliographie[modifier]

    • Bird, B. (1992)"The Roman God Mercury: An Entrepreneurial Archetype", Journal of Management Enquiry, vol 1, no 3, September, 1992.
    • Busenitz, L. and Barney, J. (1997) "Differences between entrepreneurs and managers in large organizations", Journal of Business Venturing, vol 12, 1997.
    • Cole, A. (1959) Business Enterprise in its Social Setting, Harvard University Press, Boston, 1959.
    • Collins, J. and Moore, D. (1970) The Organization Makers, Appleton-Century-Crofts, New York, 1970.
    • Drucker, P. (1970) "Entrepreneurship in Business Enterprise", Journal of Business Policy, vol 1, 1970.
    • Fulton Jr., Burton W. (1987) The Myth of the Robber Barons, Young America.
    • Kawasaki Guy (2005) "The Art of the Start, Portfolio
    • Knight, K. (1967) "A descriptive model of the intra-firm innovation process", Journal of Business of the University of Chicago, vol 40, 1967.
    • McClelland, D. The Achieving Society, Van Nostrand, Princeton NJ, 1961.
    • Pinchot, G. (1985) Intrapreneuring, Harper and Row, New York, 1985.
    • Schumpeter, J. (1950) Capitalism, Socialism, and Democracy, 3rd edition, Harper and Row, New York, 1950.

    en français

    • Guy Kawasaki (2009), La réalité de l'entrepreneuriat, Diateino, 2009
    • Catherine Léger-Jarniou et Georges Kalousis, Construire son Business Plan, Dunod, 2007
    • Alain Fayolle (2004), Entrepreneuriat : Apprendre à entreprendre, Dunod, 2004
    • Olivier Basso (2004), L'intrapreneuriat, Economica, 2004
    • Louis Jacques Filion, Claude Ananou, De l'intuition au projet d'entreprise, TRANSCONTINENTALE, 2010
    • Guy Kawasaki (2006); "L'art de se lancer", Diateino, 2006
    • Robert Papin, Stratégie pour la création d'entreprise, 11e édition, Dunod, 2005
    • Robert Paturel (2007), Grandeurs et servitudes de l’entrepreneuriat , Editorial du n° spécial de la Revue Internationale de Psychosociologie consacré aux Représentations entrepreneuriales, Direction R. PATUREL, C. SCHMITT et C. BOURION, Volume XIII, n° 31, Hiver 2007, pages 27-43.
    • Thierry Verstraete (2002), Essai sur la singularité de l'entrepreneuriat comme domaine de recherche, Éditions de l'ADREG [lire en ligne]
    • Alain Fayolle, L'art d'entreprendre, en partenariart avec l'EM Lyon, Coédition Les Echos Éditions - Village Mondial, 2007
    • Thierry Verstraete (2003), Proposition d'un cadre théorique pour la recherche en entrepreneuriat, Éditions de l'ADREG, [lire en ligne]
    • Thierry Verstraete et Bertrand Saporta (2006), Création d'entreprise et entrepreneuriat, Éditions de l'ADREG, [lire en ligne]
    • Thierry Verstraete, Estèle Jouison-Laffitte, Business model pour entreprendre, de Boeck Université, 2009

    Articles en français dans les revues

    • Louis Jacques Filion (1997), Le champ de l'entrepreneuriat : historique, évolution, tendances, Revue Internationale PME, 10(2)
    • Thierry Verstraete, Alain Fayolle (2005), Paradigmes et entrepreneuriat , Revue de l'Entrepreneuriat, 4(1)

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  • Un point de vue de Pierre Deschamps, président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, dans Valeurs Actuelles

    Lorsqu’un Président de la République, considéré comme un vrai libéral, proclame à la télévision que "le capitalisme marche sur la tête et qu’on a donné la prime aux spéculateurs au détriment des entrepreneurs", il est légitime de s’interroger sur la véritable finalité de l’économie en général et des entreprises en particulier. Il est incontestable que le capitalisme a permis des progrès matériels considérables dans les pays occidentaux, progrès qui deviennent désormais accessibles à de nouveaux pays. Et, pourtant, le modèle capitaliste continue de creuser l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, engendre un stress croissant chez les salariés et, parfois, s’emballe comme avec la crise des subprimes ou le scandale de la Société Générale. Les Etats tentent de corriger les dérives du système en édictant des lois de régulation et de redistribution, tandis que des institutions internationales tentent de limiter risques et abus, spécialement dans la sphère financière. Ces initiatives sont méritoires mais se révèlent manifestement insuffisantes.

    Certains promeuvent des modèles alternatifs, tels l’entrepreneuriat social ou le social business décrit par Muhammad Yunus dans Vers un nouveau capitalisme (JC Lattès). Mais ces modèles, adaptés à des situations particulières, ne peuvent être généralisés à cause de l’absence de valorisation des entreprises, interdisant les rapprochements et les acquisitions. En effet, la valorisation des entreprises constitue le moteur principal des investisseurs, mais, quand elle dérape, elle devient alors la cause principale de tous les excès.

    Grâce à la responsabilité sociale des entreprises (RSE), beaucoup de dirigeants prennent maintenant en compte les dimensions sociale et environnementale de leurs décisions, à côté de la dimension économique, qui leur est spontanément familière. Comme l’écrit Muhammad Yunus, on observe deux attitudes face à la RSE : l’attitude minimaliste consistant « à ne pas nuire aux personnes ou à la planète », et l’attitude constructive visant à « faire du bien aux hommes et à la terre ». Mais, après plusieurs années d’implication positive de beaucoup d’entreprises dans la RSE, on ne peut que constater la timidité des progrès réalisés.

    C’est la raison pour laquelle l’Uniapac, l’Union internationales des associations de dirigeants chrétiens, qui réunit les mouvements de chefs d’entreprise chrétiens de 30 pays, s’est engagée dans un travail de reformulation des principes de la RSE en les orientant au service de l’homme. Après une année d’échanges, ce travail a abouti à un ouvrage, la Valeur des valeurs (Uniapac, 2008, www.uniapac.org), qui traduit l’approche chrétienne de la RSE dans un contexte international.
      
    En parallèle de la RSE, on a vu se développer les chartes d’entreprises pour définir les principes éthiques que chaque collaborateur s’engage à respecter. Cet exercice a souvent trouvé ses limites dans une éthique qui se contente de rappeler qu’il faut respecter la loi – loi juridique ou loi naturelle. Rappelons que l’éthique consiste à distinguer le bien et le mal : heureusement que chacun est invité à faire le bien et à ne pas faire le mal ! Mieux vaudrait concevoir et rédiger des chartes "d’équité", qui auraient pour objectif la prise de décisions équitables, plus engageantes que des décisions éthiques.

    Alors, que manque-t-il à toutes ces initiatives pour remettre le capitalisme d’aplomb et pour qu’il ne marche plus sur la tête ? La RSE, en anglais, se résume aux trois P : Profit, People, Planet. Vouloir préserver la planète pour les générations futures revient, là aussi, à mettre l’homme au centre des choix. Toute entreprise a donc deux finalités : une finalité financière (Profit) et une finalité sociétale (People et Planet). Or, la finalité financière ne concerne qu’une infime minorité de personnes, qui peuvent être tentées d’utiliser les autres pour servir leurs intérêts. La finalité sociétale s’applique à tous. Dès lors, la question décisive est de déterminer la hiérarchie de ces deux finalités. La réponse actuelle de tous les chefs d’entreprise, y compris les partisans de la RSE et des chartes éthiques, est d’affirmer haut et fort que la finalité financière est au premier rang.
    Et si nous inversions ces deux priorités ? La finalité de chaque entreprise résiderait dans son projet sociétal, le profit constituant un levier au service de ce projet, et un facteur de viabilité, de pérennité et,in fine, d’indépendance. Il ne s’agit pas de renoncer au profit, qui demeure indispensable au développement des entreprises. Il s’agit de le positionner à sa juste place, qui est celle d’une condition et non d’un objectif. Le capitalisme pourra alors être au service des hommes, et non pas les hommes à son service.



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